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REGARD CRITIQUE

LE PROJET DANS SON CONTEXTE HIVERNAL

(2013, AJAK architectes)

Le but du concours de design urbain pour la ville de Mikkeli n’était pas de choisir l’un des projets proposés et de le réaliser tel quel in situ. Les propositions faites par les designers urbains ont plutôt servi de fondations pour insuffler un vent d’inspiration à l’élaboration d’un plan directeur pour la ville. Le concours démontre tout de même un intérêt réel des autorités municipales quant à la revitalisation du port. C’est un moyen de favoriser un sentiment de confiance envers les citoyens, en s’attardant à leur cadre de vie et en leur assurant d’améliorer celui-ci dans le futur.

 

Le projet analysé a été nommé lauréat en raison de ses grandes qualités par contre, certaines réserves se font sentir par la population locale. Certains aspects comme l’accessibilité économique d’un tel projet sèment le doute chez les habitants de Mikkeli. De plus, il est à noter que certains liens établis par connexions automobiles au projet et à ses zones piétonnes seraient à élaborer davantage quant à leurs aspects de la gestion du trafic et du stationnement. Les liens piétons seraient selon les résidents à rendre plus explicites, que ce soit dans les documents présentés que leur prise en compte dans le projet. 

 

Bien qu’inspiré des grands principes de design urbain, l’application du projet dans la ville doit respecter l’esprit du lieu dans lequel il se concrétise. Toutes les solutions ne sont pas universelles, chaque territoire ayant ses propres caractéristiques et sa propre mémoire. En effet, un même projet appliqué sur un autre site aurait une tout autre finalité, en particulier dans le cas d’une revitalisation de zone portuaire. L’observation et l’analyse territoriale sont l’essence même du succès d’un projet de design urbain.

 

Quant à l’image d’une ville, de vouloir redorer celle-ci en mettant en place tous les éléments permettant d’y arriver est une démarche tout à fait naturelle de projet. Par contre, et malgré tous les efforts faits en ce sens, ce n’est qu’a posteriori que l’on peut mesurer la réussite de ce facteur du projet.

 

Plusieurs méthodes sont prises par les partis pour manipuler l’image d’une ville. Certains iront vers des politiques promotionnelles, favorisant la culture de l’eau pour la ville de Mikkeli, par exemple. Ils y voient une manière de promouvoir le renouveau de la zone portuaire comme porteuse d’atouts expérientiels avec forts potentiels, notamment récréotouristiques. Les médias abonderont dans le même sens, en renvoyant une image promotionnelle axée vers une vision uniquement culturelle qui s’éloigne des aspects territoriaux concernés par le design urbain. La ville est davantage une construction culturelle portée par le cadre bâti. L’identité collective découlant de son urbanité est une conséquence de la matérialisation du projet. L’élaboration de celui-ci est davantage axée sur des facteurs tangibles et matériels, l’esprit identitaire résultant et son succès n’étant mesurable qu’après la réalisation du projet.

Sources :

BRUTTOMESSO, R. (2001). « The complexity in the urban waterfront » (chap. 3), dans Waterfronts in post-industrial cities. London, Spon Press, 194 pages.

 

MORISSET, Lucie K. (dir), & Marie-Eve Breton (2011). La ville : Phénomène de représentation. Québec, Les Presses de l’Université du Québec, 334 pages.

 

City of Mikkeli (2015). Satamalahti: international architecture competition evaluation report. [En ligne], Finlande. < http://www.satamalahti.fi/en/page/35 >, consulté le 2 décembre 2015.

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